La porte au bout du couloir. Elle est fermée sur le monde, ou peut-être pas. Je ne sais pas, je ne l’ai jamais franchie. Je ne l’ai même jamais ouverte. Personne ne l’a jamais ouverte, à ma connaissance en tous cas. Non, nous, on utilise la petite porte de devant, pour sortir dans la cour. Mais cette porte là… cette porte là est grosse. Et vieille. Comme si la maison avait été construite autour d’elle. Le couloir qui y mène est étroit, et bordé d’alcôves, alcôves que nous utilisions pour l’étude. Je pense que le monsieur qui a construit l’endroit aimait les trains. Ou c’est mon imagination et mon envie d’ailleurs qui me pousse à le croire, car je ne suis jamais monté dans un train. Un couloir, et des coins pour s’asseoir tout du long. Jusqu’à la porte.
La porte au bout du couloir. Elle nous nargue, nous observe. Notre dortoir se trouve au bout de ce couloir. Alors, pour faire bonne mesure et éviter tout débordement, les gardiennes nous racontent des histoires. Des histoire de portes qui attrapent les enfants désobéissants et trop curieux. Des portes qui ne les relâchent jamais, qui les avalent tout rond ! Bien sûr, nous, les grandes, nous n’y croyons pas. Enfin, pas trop, même si un jour, Joy nous a juré avoir entendu la porte grincer toute seule. Ce qui était impossible, car la porte est toujours fermée. Quels secrets se cachent derrière ? Je ne sais pas, et je ne pense pas avoir envie de le savoir.
La porte au bout du couloir. Une fois, il m’est arrivé de l’effleurer, comme ça, juste pour voir. Les autres disent que je suis courageuse, car elles n’ont même jamais osé la toucher. Je me demande bien ce qu’il y a derrière, mais les gardiennes nous ont bien conseillé de ne pas trop s’en approcher. Parce que le Diable s’y trouve, et que si nous le tentons trop fort, il viendra et nous emmènera pour toujours dans les flammes de son Enfer. Du coup, on s’en garde bien, de cette porte. D’ailleurs, elle est toute moche : la peinture bleue s’en va par morceaux entiers, laissant apparaître le gris de l’acier dont elle est faite. Acier taché de rouille ici et là, comme si elle était couverte de croûtes dégoutantes. Les boulons qui aident à la maintenir fermée ressortent comme de gros boutons d’acné prêts à exploser.
La porte au bout du couloir est toujours fermée. Toujours, sauf aujourd’hui.
Crédit image : © Rishi Deep
Texte écrit avec grand plaisir dans le cadre de l’atelier d’écriture n° 311 de Bricabook.
Comment rendre une porte mystérieuse… Bravo !
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Merciii 😀 c’est tout simple et assez prévisible, mais je suis contente que car j’ai l’impression que ça fonctionne !
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Oui, ça fonctionne très bien !
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Je suis tombée sur ce texte par hasard et j’avoue avoir accroché assez rapidement. Ça donnait l’impression qu’il y avait un univers autour. Est-ce que ça fait parti d’un recueil d’histoires ou d’un univers ou pas du tout ?
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Merci Mirty Crane, ça me fait vraiment trop plaisir !!! Je t’avoue avoir écrit ce texte comme ça, en regardant la photo ! Donc non il ne fait partie ni d’un univers ni d’un recueil, ou en tous cas, pas encore !! 😁
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D’accord, parce qu’il y avait vraiment des précisions qui donnaient cette impression, mais n’hésite pas à créer des univers, c’est quelque chose que j’adore faire personnellement !
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Ça m’arrive, mais je ne suis jamais satisfaite… mais je vais persévérer 😀
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Pau ! Je suis épatée, j’ai commencé à le lire sans comprendre que c’était une création de toi ! Je t’encourage à écrire parce que j’ai aimé ce passage que j’aimerai qu’il y en ai plus ! Bises à toi 🙂
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Hihi merci ♡♡♡ j’essaye d’écrire autant que je peux mais c’est pas facile de montrer ce que je fais ! ^^ en tous cas tu me fais trooooop plaisir 😀
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Beaucoup de mystère autour de cette porte, qui donne vie au texte. Oui c’est vrai on aimerait en savoir plus…
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Moi aussi, je voudrais vraiment savoir ce qu’il y a derrière… peut-être la suite dans un prochain texte 🙂
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Bravo pour ce texte à l’atmosphère mystérieuse. La répétition de « la porte au bout du couloir » ajoute encore à cette ambiance. J’aime beaucoup.
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Merci beaucoup ! 🙂 C’est vrai que j’ai tendance, dans mes petits textes comme ceux-ci, à beaucoup jouer avec des anaphores, je trouve que marteler les débuts de phrases aide à donner une consistance, surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet mystérieux ou triste.
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Bravo, j’ai adoré ! Quelle originalité de situer cette porte ailleurs que dans un train !
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Merci beaucoup ! 😀
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Surprise…la porte n’est pas dans un train !
J’ai vraiment envie de savoir ce qui se trouve derrière cette porte au fond du couloir
Une suite s’impose
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Oui le train ne m’inspirait pas ! Je vais y réfléchir 😉 Merci pour ton engouement envers mon petit texte ! 😀
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